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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/225

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auquel il avait droit, avait dû le disputer à un fils de Mangaleça. Il monta sur le trône en 608 et poursuivit une carrière pareille à celle de Harṣa ; une longue suite de triomphes qui aboutit à une catastrophe. Le portrait tracé par Hiuan-tsang fait honneur au modèle, et aussi à la loyauté du peintre, que son affection et sa reconnaissance pour Harṣa n’empêchaient pas de rester impartial : « Il a des goûts belliqueux et met au premier rang la gloire des armes. C’est pourquoi, dans son royaume, l’infanterie et la cavalerie sont équipées avec le plus grand soin, et les lois et ordonnances militaires sont connues de tous et sévèrement observées. Toutes les fois que le roi envoie un général pour livrer bataille, quand il aurait été vaincu et aurait perdu toute son armée, il ne lui inflige aucune peine corporelle ; mais il lui donne des vêtements de femme afin de le pénétrer de honte. Aussi voit-on souvent des généraux qui se donnent la mort pour échapper au déshonneur. En tout temps, il nourrit plusieurs milliers d’hommes braves et plusieurs centaines d’éléphants sauvages. Un peu avant le combat, on les enivre de vin jusqu’à ce que l’ivresse les ait rendus furieux ; puis on donne le signal et on les lance contre les ennemis qui ne manquent jamais de se débander et de fuir. Fier de ces auxiliaires, il montre le plus grand mépris pour les peuples voisins, avec qui il est en guerre. Le roi Çīlāditya (Harṣa) se vantait de sa science militaire, de la valeur et de la renommée de ses généraux et il marchait lui-même à la tête de ses troupes ; mais il ne put jamais le dompter ni le tenir en respect. »

Si Harṣa a trouvé pour écrire sa biographie, ou tout au moins pour l’entreprendre, un écrivain tel que Bāṇa, Puli-