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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/62

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de la touche, le rendu de l’expression. Le statère en or d’Eukratidès est justement célèbre. La vitalité de l’art grec n’a pas de témoin plus éloquent que ces belles médailles, gravées et frappées en plein pays barbare. Les images divines qu’elles portent au revers, Zeus, Héraklès, Dionysos, Apollon, Pallas, Artémis, ne sont pas de vains ornements empruntés à une mythologie de convention ; elles sont les symboles d’une foi nationale active et militante qui poursuit obstinément sur une terre ingrate le programme d’Alexandre : helléniser l’Asie. Pour comprendre à quelle résistance l’idéal olympien devait se heurter dans son contact avec l’Inde, il faut se rappeler les guerres de religion que le Macédonien eut à soutenir contre l’opposition brahmanique en descendant l’Indus ; il faut penser à l’explosion du fanatisme juif avec les Macchabées quand Antiochus Épiphane voulut (170-160) helléniser la Palestine et dresser un autel de Zeus à Jérusalem. La souplesse insinuante du génie grec, soutenu par la force des armes, trouva en outre à son service des capitaines de roman ou d’épopée, comme en font surgir les aventures coloniales. Dupleix et Warren Hastings expliquent Diodote et ses successeurs. Diodote, menacé par le roi de Syrie, Seleucus II Callinicos (après 239) détourne l’orage, à force de diplomatie, contre son voisin le Parthe Arsace. Après Diodote et son fils, un Grec de Magnésie, Euthydème, satrape de Sogdiane, revendique leur succession. Antiochus III, le fils de Seleucus Callinicos, avait débuté sur le trône (223) dans une explosion de révoltes qui avait disloqué l’empire de Syrie et qui promettait un libre essor à toutes les ambitions. Mais l’activité militaire d’Antiochus répare le désas-