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LE NÉPAL


botaniste, zoologiste, archéologue, juriste, philosophe, théologien ; partout il crée, et partout il excelle. L’indianisme français ne peut pas oublier que sans les matériaux découverts par Hodgson et mis généreusement au service de l’érudition, le grand Burnouf n’aurait pas composé son admirable Introduction à l’histoire du bouddhisme indien. Le nom de Hodgson reste indissolublement lié dans la science au nom du Népal. Récemment encore (1877) un médecin de la résidence, le Dr Wright, perpétuant la noble tradition des fonctionnaires britanniques au service de l’Inde, a enrichi la bibliothèque de Cambridge d’un trésor d’anciens manuscrits, surtout bouddhiques, et a rendu la chronique locale, la Vaṃçàvali commodément accessible aux savants européens par une traduction anglaise.

Les conditions du traité de Segowlie, d’accord avec la méfiance prudente des Gourkhas, réservent presque exclusivement au personnel de la résidence britannique l’étude du Népal sur place. En dehors du résident, de son assistant et du médecin, aucun Européen n’est autorisé à pénétrer au Népal, encore moins à y séjourner. Au reste, le résident lui-même est astreint à des conditions de vie assez déplaisantes ; il vit, en dehors et à distance de la capitale, dans un enclos qui lui est assigné, sous la protection d’une compagnie de cipayes britanniques, et sous la garde d’un poste népalais tenu d’interdire l’accès à tout indigène qui n’est pas muni d’un permis du Darbar ; ses promenades, toujours sous la garde et la surveillance d’un soldat gourkha, sont circonscrites au périmètre de la vallée ; ses excursions, à quelques districts du Téraï. Ses relations officielles avec le Darbar se bornent à un échange périodique de visites de cérémonie et à la discussion des affaires courantes.

En dehors de ces hôtes officiels, admis et subis à contre-