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QUESTION DE L’IDÉAL

Phénomène tant de l’ordre du Moi que du dehors tout ensemble, puisqu’il n’y a plus Susception des deux comme faisant deux.

6. Si, au moyen du Verbe Mental, quand on est en état de Limpidité sur le Sens énoncé, on retient l’apparence du Sens comme résultant du Verbe, et si on arrête la pensée sur le mot,

7. on arrive à l’idée du Phénomène d’Idéal au moyen des trois connaissances, d’Audition, etc. L’arrivée à l’idée du triple Phénomène, comme elle a été énoncée ci-dessus, est fondée sur celle-ci.

On arrive à l’idée du Phénomène d’Idéal au moyen des trois connaissances, faites d’Audition, de réflexion, de pratique. Quand l’esprit est en Union, et qu’on est en état de Limpidité sur le Sens énoncé, si au moyen du Verbe Mental, on maintient ferme[1] ce [Sens], on arrive [à l’idée du Phénomène d’Idéal] par la connaissance faite d’Audition. Le Verbe Mental signifie « des Combinaisons ». Être en état de Limpidité signifie « avoir la Croyance, avoir la Certitude ». Retenir signifie « trier ». Si on retient l’apparence du Sens à la suite du Verbe, on y arrive alors par la connaissance faite de réflexion. Si on voit que ce Sens apparaît uniquement par l’effet du Verbe Mental, il n’y a rien d’autre alors que le Verbe Mental, comme il a été dit à propos de l’arrivée à l’idée du Phénomène de dualité [v. 5]. Si on arrête la pensée sur le mot, on y arrive par la connaissance faite de Pratique, puisqu’il n’y a plus Susception de dualité, comme il a été dit à propos de l’arrivée à l’idée du Phénomène de dualité.

Cinq vers sur l’Acte mental.

8. À trois Plans, occupé à sa tâche, à Fond embarrassé, installant la Croyance, suscitant un Zèle violent,

9. à Fond incomplet ou complet, en deux, à Verbe ou sans Verbe[2], associé à la connaissance, avec l’Application comme Base causale[3],

  1. Comm. l. 2 et 3. Supprimer le trait de ponctuation après tatpradhâraṇât et le reporter après tallâbhaḥ.
  2. Le tib. au lieu d’(a)lpajalpa porte hrjod med « sans parole ». Faut-il supposer ’pajalpa ou ajalpa ?
  3. Sur upaniṣad = hetu, cf. Pâṇini, I, 4, 79 et la note de Böhtlingk, et