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JUILLET-SEPTEMBRE 1923.

(Tamluk, sur l’Hougly), Malla, Magadha. Le Mârkandeya P. 57, 44, dans un vers presque identique, substitue aux Munda le nom des Madra, qui est évidemment erroné, puisque les Madra sont au Penjab. On voit ici, par un exemple de plus, combien les noms propres sans notoriété suffisante pour les préserver sont fragiles. Aussi, je n’hésite pas à reconnaître les Munda dans les Mandika que le MahâBhârata, édition de Calcutta, III, 2 53, i5â43, classe parmi les peuples vaincus par Karna dans sa campagne de l’Inde orientale, en même temps que Anga, Vanga, Kalinga d’une part, Mithila, Magadha, Karkakhanda de l’autre. C’est très exactement l’entourage qui définit les Munda. Le texte de Bombay lit âundika, un ethnique inconnu par ailleurs. La recension du, Sud dans le passage correspondant, III, 2 55, 8, a la même lecture éundika, mais les éditeurs signalent, d’après deux de leurs manuscrits, la lecture Mundika, qui serait simplement une forme secondaire de Munda.

5. Pulinda — Kulinda. — Le nom des Pulinda passe à travers toute la littérature sanscrite. L’Aitareya Brâhmana, 7, 1 8, les classe parmi les udanlya « en dehors des limites [aryennes] », avec les Andhra, les Pundra, les Sabara, les Mûtiba, rattachés au clan de Visvâmitra, mais essentiellement formés de dasyu « sauvages ». Ils se retrouvent en compagnie des Andhra dans le XIIIe édit d’Asoka, parmi les peuples établis sur les marches de l’empire, mais qui suivent la Loi proclamée par l’empereur. Le bouddhisme les range parmi les «races inférieures » (nicakula), les «barbares» (mleccha), les «populations des marches» (pratyantajanapada), avec les Candâla, Mâtanga, éabara, Pukkasa, Domha [Mahâvyutpatii, 188, i5). Le Mahàvamsa, 7, 68, rapporte leur origine aux enfants issus de l’union de Vijaya, le conquérant de Ceylan, avec la princesse des Yakkha, Kuvannâ. Chez les Jaina, ils figurent dans la liste