de la syllabe initiale, l’a peut y être primitif, comme dans Kaliṅga ; l’hypothèse est rendue très vraisemblable par le nom sacré de la très sainte Yamunā. Elle est Kālindī (Amara, I, 10, 31), « la fille du mont Kalinda », comme la Narmadā est « la fille du mont Kalinda » (Amara, ibid., même vers). Ptolémée, VII, 1, 42 place la Kulindrinē « au-dessous des sources du Bibasis (Vipāśā) et du Zaradros (Satadru) et du Diamouna (Yamunā) et du Gange ». La Yamunā est donc bien exactement la fille des montagnes du pays Kulinda. Le géographe grec confirme les témoignages hindous.
Le Bṛhatsaṁhitā de VarāhaMihira apporte une autre variante du même nom. Au chapitre xiv, l’éditeur H. Kern a adopté deux fois la lecture Kauṇinda, de préférence aux autres leçons Kaulinda et Kaulindra fournies cependant, elles aussi, par de bons manuscrits. Il s’agit sans aucun doute des Kulinda ; au vers 30, ils figurent dans un catalogue des peuples du Nord-Est, avec Kirāta et Cīna, deux lignes après AbhisāraDarada-TaṅgaṇaKulūta ; au vers 33, le roi Kauṇinda suit Āvanta, Ānarta, SindhuSauvīra, Hārahaura et le souverain de Madra. Dans le même traité, mais dans un autre chapitre, iv, 24, le texte imprimé porte Kaulinda, avec la variante Kaulindra, dans une liste qui comprend Traigarta, Mālava, Śibi, Āyodhyaka. La forme Kuṇinda est garantie, en tout cas, par la légende d’un grand nombre de monnaies anciennes, trouvées pour la plupart dans les districts de Saharanpur et d’Ambala « le Piémont des Kulinda ». Ces pièces sont ou d’argent, ou de cuivre ; le travail en est fort varié, et elles couvrent certainement une assez longue période de temps, à partir du second siècle avant l’ère. Le dessin en est très chargé : à l’avers, une femme debout, la main gauche sur la hanche, offre de la main droite un fruit à un cerf (ou un buffle) debout tourné à sa droite, portant un symbole entre les cornes ; au-dessus de son échine, une sorte de balustrade carrée que domine un parasol ; au