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DE KANG-HI.

désertes en comparaison de la Chine, me paroît sur-tout inexplicable. En effet, si les Tartares, soumis à mon obéissance, et leurs voisins les Moguls, les Kirghises, et les Kalmouks, sont peu nombreux par rapport aux pays immenses qu’ils occupent, la raison en est évidente : elle est fondée sur la vie pastorale qu’ils ont adoptée : leurs troupeaux ont besoin pour subsister d’une grande étendue de terrain ; car les rigueurs de l’hiver arrêtent la végétation, et les chaleurs de l’été dessèchent les prairies ; mais les nations qui, se livrant à l’agriculture, ont embrassé un genre de vie sédentaire, se trouvent dans une position différente : une portion très modique de terre suffit à la nourriture d’une famille, lorsqu’une préparation convenable et des engrais appropriés ont développé ses principes fertilisants.