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Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome II.djvu/198

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LES VOYAGES

est-elle fine et spirituelle ; sa taille est élégante, ses manieres aisées ; il parle avec facilité, mieux pourtant des personnes que des choses, peint avec une grâce toute particulière les caractères et les portraits des gens de sa connoissance. Habile sur-tout à saisir les travers, mais plus malin que méchant, plus gai que satirique, son but est d’amuser, jamais de nuire ; il est au contraire obligeant et attentif ; c’est, ainsi que m’ayant entendu dire l’autre jour, que pendant mon séjour à Canton, j’avois appris d’un négociant indien à jouer aux échecs ; dès le lendemain il m’apporta un échiquier : nous faisons presque tous les jours une partie ou deux.

La maniere de jouer des Européens est absolument la même que celle des indiens qui l’ont inventée ; ils n’ont changé que quelques noms,