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DE KANG-HI

polies, dégagées de tout ce vain cérémonial, qui chez nous met tant d’entraves à l’amitié, leur permettent de se voir librement à toutes heures, sans perdre le temps en longs préliminaires de messages et de billets[1]. Leur salut est aussi bien moins compliqué que le nôtre. Une inclination de tête plus ou moins profonde remplace nos gestes et nos génuflexions ; mais ils savent, en s’aidant du mouvement des yeux, la graduer de maniere à exprimer très distinctement tous les sentiments qui les animent depuis l’humilité jusqu’à l’arrogance, et l’on m’assure que le plus bas des courtisans européens rend aussi bien sa pensée en s’inclinant devant

  1. Les visites sont toujours précédées en Chine de billets écrits sur du papier rouge plissé en forme d’éventail, dont il faut attendre la réponse avant de se mettre en chemin.