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LES VOYAGES

On rencontroit de temps en temps des bosquets de grands arbres apportés de fort loin dans d’énormes caisses pour conserver la fraîcheur de leur feuillage ; des oiseaux singuliers étoient perchés sur leurs branches ; c’étoient des enfants couverts de plumes de paon, de poule d’argent et de faisan doré ; d’autres appartenant à des troupes de sauteurs étoient vêtus de peaux de singe à qui on avoit laissé la queue ; ils faisoient sur des colonnes ou sur les toits recourbés mille gambades divertissantes. On voyoit sur le bord du chemin de très gros ananas et des roses d’une grandeur gigantesque, dont la forme et la couleur représentoient, à s’y méprendre, celles de la nature ; ces fleurs et ces fruits sembloient s’épanouir lorsqu’il passoit un prince, et il en sortoit un joli enfant qui lui présentoit des bouquets