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DE KANG-HI.

et des vers. De distance en distance on avoit élevé des théâtres ; les meilleurs acteurs de l’empire avoient été rassemblés au nombre de plusieurs milliers ; de jeunes eunuques superbement habillés jouoient les rôles de femme, et l’on représentait à-la-fois les cent pièces qui composent le recueil des chefs-d’œuvre écrits sous la dynastie des Yven. On avoit sévèrement proscrit ces pieces licencieuses qui n’affligent que trop souvent la décence. Des actions héroïques ou des drames touchants excitoient dans tous les cœurs des sentiments généreux ou des émotions douces. L’empereur avoit voulu que ses femmes et celles des principaux mandarins pussent jouir de la fête donnée à la plus auguste personne de leur sexe ; il avoit en conséquence fait élever en face de chaque théâtre, ainsi que dans l’in-