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Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome II.djvu/68

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LES VOYAGES

puis les noirs envoyés d’Ava, dont les robes de velours rouge sont garnies de franges d’or, mais dont les pieds sont nus. Les députés du grand Lama occupoient la place d’honneur ; ils étoient à gauche ; leur grave maintien répondoit à la sainteté de leur ministere, et de longs chapelets étoient suspendus à leurs ceintures ; l’empereur leur fit en passant une inclination de tête ; à côté d’eux les ambassadeurs des princes européens excitoient la risée de la multitude par la singularité de leurs vêtements aussi indécents qu’incommodes ; une poussière blanche, semblable à la craie, et fixée avec de la graisse, couvroit leurs cheveux ; tous leurs membres paroissoient gênés par d’étroites ligatures, et leurs mains même étoient renfermées dans des especes d’étuis. L’impératrice mere étant venue au-devant