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Page:Lévy-Bruhl - L’Allemagne depuis Leibniz, 1907.djvu/71

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CHAPITRE III


WOLFF. — GOTTSCHED. — FONDATION DE L’UNIVERSITÉ
DE GÖTTINGEN.


I


Les économistes ont coutume de dire que la formation des premiers capitaux a dû coûter infiniment plus de temps et d’efforts qu’il n’en a fallu pour les multiplier cent fois dans la suite. Pareillement, dans ce travail de reconstitution nationale dont nous suivons la marche, les progrès sont d’abord timides, hésitants, incertains. Mais à mesure que le XVIIIe siècle s’avance, le mouvement s’accélère. Déjà la génération de Wolff et de Gottsched, qui succède à celle de Leibniz et de Thomasius, profite du labeur de ses devanciers, et fait un pas considérable en avant. Comparez l’Allemagne de 1710 et l’Allemagne de 1740 : de l’une à l’autre la culture intellectuelle, l’esprit scientifique et la moralité même se sont déjà beaucoup relevés.

Pour l’histoire de la philosophie, Wolff est un personnage secondaire. Il disparaît dans l’ombre de Leibniz qui l’enveloppe tout entier. Mais l’influence