Aller au contenu

Page:Lévy-Bruhl - Morceaux choisis, 1936.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La confession de la femme en couches.

Chez les Azande du Congo belge, « l’accoucheuse prie le mari de se retirer. Elle interroge alors la parturiente, et lui dit : « Voilà, tu vas enfanter. Révèle maintenant si cet enfant est réellement l’enfant de ton mari. Si, après que tu as été enceinte, tu as eu des rapports sexuels avec d’autres personnes, dis-le-moi. Donne-moi tous les noms, sans quoi l’accouchement sera laborieux ; on ne peut savoir ce qui adviendra de l’enfant. » La mère révèle à l’accoucheuse la vérité[1]… »

Le cas de la femme adultère en danger pendant son accouchement est comparable à celui du groupe eskimo réduit à la famine parce qu’une femme a dissimulé une fausse couche. Dans l’un comme dans l’autre, l’extrême danger naît d’une impureté demeurée secrète. Il n’est écarté que par la révélation, et plus précisément par l’aveu de la faute. Seul, celui-ci neutralise la mauvaise influence qui s’exerce à la faveur du secret.

(S. N., pages 456 et 458.)


  1. C. R. Lagae, O. P., Les Azande ou Niam-Niam, pp. 168-169.