Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/20

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prédestinés à l’œuvre providentielle de la conversion de l’Arménie à la vraie foi.

Grégoire était Arsacide d’origine et issu des rois parthes. Il eut pour père Anak, de la branche Sourèn Bahlav, lequel assassina à la chasse Chosroës le Grand, roi d’Arménie, à l’instigation d’Ardaschir Ier, roi de Perse, qui convoitait la possession de l’Arménie. Chosroës, en rendant le dernier soupir, ordonna de mettre à mort Anak et toute sa famille. Grégoire, échappé à ce massacre, fut emmené, âgé seulement de deux ans, par le frère de sa nourrice, nommé Euthalius, à Césarée de Cappadoce, où il fut recueilli dans la demeure de ce dernier. Élevé dans les croyances et les pratiques de l’Évangile, par les parents de sa nourrice, il grandit et épousa la fille d’un prince arménien. De cette union naquirent deux fils, Verthanès et Aristacès. Plus tard les deux époux se séparèrent d’un commun accord, pour se vouer tout entiers à Dieu, et Grégoire se rendit en Arménie, afin d’y annoncer les vérités du christianisme, et réparer, par sa conduite, le crime de son père Anak.

Comme saint Grégoire, Tiridate, fils de Chosroës, vit son enfance entourée d’ennemis et exposée aux plus grands dangers. Après la mort de Chosroës, le roi de Perse Ardaschir, qui s’était emparé du trône d’Arménie, voulut faire périr Tiridate, mais ce jeune prince fut sauvé et conduit à Rome, où il fut élevé dans le palais des Césars.

Lorsque saint Grégoire arriva en Arménie, à Va-