Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/23

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des entrailles de la terre sortit une clameur effroyable de l’enfer. Puis, non loin du palais, s’éleva un piédestal d’or, en forme d’autel, d’où s’élançait une colonne de feu surmontée d’un dôme de nuages sur lequel brillait une croix. Une fontaine d’eau vive coulait sous l’autel, et arrosait une grande étendue de terrain. Tout autour de cet édifice étaient quatre colonnes, dont trois s’élevaient au-dessus des ossements des saintes martyres. Au-dessus de tout cet ensemble resplendissait une lueur en forme de croix. Un ange se montrant à Grégoire lui expliqua cette vision : « La figure humaine, lui dit-il, est le Seigneur ; l’édifice surmonté d’une croix signifie l’Église universelle, placée sous l’égide de la croix, car c’est sur la croix qu’est mort le Fils de Dieu. Ce lieu doit devenir le lieu de la prière. La colonne de feu et la fontaine expriment le baptême divin qui découle de l’Église universelle pour la régénération de l’humanité. Prosterne-toi, ajouta-t-il, devant la vision miraculeuse que Dieu t’a manifestée, et élève ici une église. » L’endroit où saint Grégoire eut cette vision reçut le nom de Schoghagath, mot qui signifie diffusion de lumière, et plus tard le monastère bâti sur ce même emplacement fut appelé Edchmiadzïn, c’est-à-dire, descente du Fils unique. C’est ainsi que se nomme encore aujourd’hui ce monastère, qui est le siége principal de l’Église arménienne.

Le roi vint le lendemain avec toute sa cour trou-