Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/22

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les attraits de Ripsimê, voulut l’épouser ; mais la jeune fille repoussant ses sollicitations, Tiridate furieux la livra, ainsi que ses compagnes, aux bourreaux. Elles furent mises à mort, après avoir enduré les plus atroces tortures. En punition de ce nouveau crime, Tiridate et ses courtisans furent frappés d’un châtiment d’en haut ; pareils à Nabuchodonosor, ils perdirent la raison et devinrent semblables à des animaux immondes. Dans ce temps-là, Khosrovitoukhd, la sœur du roi, vivait au fond d’une retraite. Dans une vision, elle entendit la voix d’un ange qui lui disait que Grégoire pouvait seul guérir son frère. On envoya retirer le saint de la fosse, où on le trouva vivant et plein de santé. « Je vis, soutenu par mon Seigneur, » dit-il. Il rendit la raison à Tiridate, et ce prince, pénétré subitement par l’esprit de vérité, tomba aux pieds de l’apôtre. Saint Grégoire lui promit le pardon du Ciel, et lui fit cette question : « Où sont les agneaux de Dieu ? » Les reliques des saintes filles lui ayant été montrées, il les recueillit, les réunit toutes ensemble, et, les ayant ensevelies, il passa la nuit en prières sur leur tombeau. Alors il vit le ciel s’entr’ouvrir, et un rayon de lumière descendre, précédé d’une nuée d’anges. Derrière eux paraissait une figure humaine, tenant à la main un marteau d’or. Cette vision se porta dans la direction de Valarsabad. Aussitôt après, le marteau frappa le sol qui s’entr’ouvrit, les montagnes tremblèrent, et