Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ni l’autre de ces usages ne peut nous valoir les louanges de Dieu ou attirer sur nos têtes des châtiments. Ceux-là seuls seront glorifiés par lui qui lui offrent leurs dons avec un cœur saint et un esprit droit. Mais ceux qui sont souillés de pensées impures et d’actions criminelles, qu’ils célèbrent avec le vin pur ou avec un mélange d’eau, ceux-là doivent certainement s’attendre à être punis.

Si l’une de ces deux pratiques ou l’autre avait été dans la volonté formelle de Dieu ou de ses saints, ils l’auraient consignée par écrit, ainsi qu’il en a été des autres préceptes. Saint Paul, dans son Épître aux Corinthiens, en parlant de l’Eucharistie, n’a pas dit de quelle manière on devait la célébrer, si c’est avec du pain fermenté ou azyme, avec un mélange d’eau ou sans eau, mais il a principalement insisté sur ce que Dieu exige de nous. Que chacun s’éprouve soi-même, dit-il, et qu’il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice ; car quiconque en mange et en boit indignement mange et boit sa propre condamnation, ne faisant point le discernement qu’il doit du corps du Seigneur[1]. D’autres interprètes des oracles divins recommandent pareillement, non point la distinction de la matière, mais une digne préparation au sacrement.

Il existe encore dans l’Église arménienne une tradition qui date des temps les plus reculés, et d’après

  1. I Corinth., XI, 28 et 29.