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L’ÉTOURDI.


connois tous ces bouillans tranſports, ces appétits déréglés auxquels je ne ſavois rien refuſer ; c’eſt pour toi, pour toi ſeul que j’écris.

Je ne te ferai point une énumeration pompeuſe de mes premiers parens : il t’importe fort peu de ſavoir qui ils furent. Je ne penſe point comme la plupart de ces Gentilhommes qui, s’enorgueilliſſant d’une longue ſuite d’ayeux, jouiſſent moins dans les races futures que dans celles qui n’exiſtent plus. J’ai toujours penſé qu’il valait mieux briller de ſa propre gloire, & en réfléchir l’éclat ſur ſes neveux, que de l’emprunter de ſes peres. Le mien occupe un des premiers rangs dans la ville de … un frere aîné eſt marié dans la maiſon paternelle, un autre Officier dans le régiment de … un troiſieme frere ſervant dans la cavalerie, une ſœur attendant mari, & moi ; compoſons la famille de M. de Falton, c’eſt le nom de celui à qui je dois le jour.

J’avais quinze ans lorſque je quittai le college pour aller à ** dans l’école du Génie, y étudier les Mathémati-