dit Madame d’Orfoy. Lorſque vous
reverrez M. Gordon, dites-lui, je vous
prie, combien j’ai été flattée de ſon ſouvenir,
& ſenſible à ſon malheur. Je lui
ſais bon gré de m’avoir procuré le plaiſir
de vous voir, & je regrette que ce ne
ſoit pas pour plus long-temps. Ah !
Madame, vous me faites plus que beaucoup
d’honneur.
Après quelques autres propos vagues, je fis deux ou trois révérences, & je ſortis. Je fus chez la ſeconde ſœur, en m’y préſentant auſſi de la part de Mylord, mais je changeai de langage ; au lieu de continuer à parler comme Mylord Houzei, dans la comédie du Français à Londres, je contrefis l’italien, me dis Mouſicien dou Grand-Douc de Toſcane, arrivant de Paris, & chargé, par il Signor Gordon, de lui préſenter ſes très-houmbles reſpects & de le rappeller à ſon ſouvenir. — Comment ſe porte-t-il à préſent, me demanda-t-elle ? Du temps qu’il était ici, il était tout malade… Non ſe porta trop ben, depouis ſon choute. — Comment depuis ſa chute ; eh ! mon Dieu,