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Page:L’Étourdi, 1784.djvu/285

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L’ÉTOURDI.


ſans doute elle avait eu auſſi, la viſite de l’ambaſſadeur de Mylord.

Vous extravaguez toutes les deux, ou vous voulez vous faire rire, dit-elle, M. Gordon n’eſt ni boîteux, ni manchot, mais borgne d’un coup de fleuret ; c’eſt ainſi que me l’a dit, & que vous l’aura dit de même la perſonne qui nous a donné de ſes nouvelles. — N’eſt-ce pas un grand homme, brun, un peu maigre, vêtu de bleu, d’une aſſez jolie figure. — Juſtement c’eſt là, l’Anglais qui m’a appris l’accident de Mylord. — C’eſt auſſi là l’Italien qui m’a donné de ſes nouvelles. — Anglais, Italien, vous plaiſantez je penſe ; il eſt Français, Peintre, ne manquant pas d’eſprit, mais un peu bavard… Comme je ſortis alors de l’endroit où j’étais caché, elles s’écrierent toutes les trois à la fois, ah ! le voilà, qu’il diſe la vérité, & qu’il nous juſtifie. N’eſt-ce pas que vous m’avez dit que Mylord avait eu le poignet emporté. — Il eſt vrai. — Ne m’avez-vous pas dit qu’il avait eu la cuiſſe caſſée ; — pardonnez-moi. — Et pourquoi m’avez-vous dit