que Mylord avait perdu un œil ; vous
avez donc voulu nous jouer ? — Mesdames,
daignez m’entendre. M. le Comte,
dont je ſuis l’ami, & qui ſait que
quelquefois je m’amuſe à contrefaire
l’Anglais ou l’Italien, m’a propoſé d’aller,
ſous ce déguiſement, vous donner
des nouvelles de Mylord Gordon, auquel
il ſait que vous vous intéreſſez ;
& il a cru que cette plaiſanterie vous
amuſerait, lorſque vous la découvririez ;
pardon ſi j’ai fait ou dit quelque
choſe qui ait pu ne pas vous être
agréable.
Vous vous en êtes acquitté, avec tant de vraiſemblance, me dit Madame d’Orfoy, que j’en ai été dupe ; & je vous pardonne de m’avoir ſi bien trompée, & allarmée ſur le compte de Mylord Gordon. — Vous avez trop bien réuſſi pour que je puiſſe vous en ſavoir mauvais gré, me dit la ſeconde ſœur. — Quant à moi, me dit la cadette, je n’oublirai pas aiſément l’excellente recette pour la migraine.
Ne ſongeons qu’à nous réjouir, dit le Comte, l’eſſaim des plaiſirs voltige