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L’ÉTOURDI.
LETTRE V.
Le Chevalier devient jaloux de ſon frere, il veut lui faire mettre l’épée à la main ; il eſt obligé de s’éloigner de ſa Comteſſe.
AImé, careſſé de ma charmante maîtreſſe, je vivais ſans trouble & ſans inquiétude ; mon ame était tranquille : elle n’était agitée que par les douces émotions du plaiſir ; mais que cette tranquillité fut promptement éclipſée ?
Depuis que j’étais à l’école du Génie, je demeurais chez mon frere qui habitait *** & tout entier à Madame de Larba, & à mes plaiſirs, je n’allais plus aux leçons de Mathématiques, ou ſi j’y paraiſſais, c’était pour diſſiper mes camarades. Mon frere en fut inſtruit par mon maître, & me remontra avec douceur tout ce que la plus vive amitié & le plus tendre intérêt peuvent inſpirer. Loin de me corriger, j’affectai plus de légèreté dans ma conduite, la plus grande indifférence pour lui, & évitai
Tome I. Partie I.
B