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L’ÉTOURDI.


grande confuſion elle me contemple. Son cœur lui dit que c’eſt moi ; mais ſes yeux la démentent. Je ne puis réſiſter plus long-temps ; je ſaute à ſon cou, je l’embraſſe, je la comble de baiſers. Elle veut me rendre mes careſſes, me prodiguer les ſiennes ; mais ma préſence ſi deſirée, ſi peu prévue, cauſa en elle une ſi grande révolution, que ſon ame fut pour un moment anéantie. À l’aide de quelques ſels que je trouvai ſur ſa table, & que je lui fis reſpirer, je la rappellai bientôt à la lumiere, mais pour la replonger de nouveau dans des évanouiſſemens moins à craindre & plus voluptueux.


LETTRE VIII.

Suite du précédent qu’on fera très-bien de lire.


La Comteſſe adopta le motif de mon déguiſement, & s’en ſervit pour paſſer avec moi le reſte de la journée, voici comment.