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L’ÉTOURDI.


tion qui était à une maiſon de campagne appartenant à la Comteſſe, & ſituée à deux lieues de la ville, elle y renvoya ſaint Jean, ſous pretexte d’aller prévenir le Comte de Larba, qu’elle ne reviendrait que le ſoir.

Elle me propoſa de lui laiſſer exécuter ſon projet envers mon frere, voulut fermement s’oppoſer à mon retour chez mes parens, & rejetta avec humeur les raiſons que je lui alléguais pour ne pas ſouſcrire à ſes deſirs & aux miens qui n’en étoient pas moins preſſans. „ Que t’importe tes parens ! me répondit elle, quand je lui repreſentai qu’ils me croiaient en partie de chaſſe dans la terre d’un de mes amis, & l’intérêt que j’avais de leur céler mon voyage à ... qu’ils attribueraient ſans doute à quelque deſſein étourdi de ma part, s’ils venaient à en être inſtruits, & la crainte qu’ils ne me fiſſent mettre à St. Lazare ou dans quelque autre maiſon pareille ? “ Ce ne ſont que des ingrats ? Leur conduite à ton égard a rompu le lien qui t’attachait à eux. Oublie-les, & reſte auprès de moi. Tant que je