Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/183

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Lupanie

HISTOIRE AMOUREUSE DE CE TEMPS




L’humeur commode de plusieurs maris et la grande facilité d’un nombre infini de femmes belles avaient rendu Pottamie une des plus jolies et des plus agréables villes du monde. Il ne fallait qu’être d’un tempérament amoureux pour y mener une vie heureuse, et si, dans les commencements, quelque amant se trouvait traversé dans sa passion, sa maîtresse ne le laissait dans cette inquiétude que tout autant de temps qu’il en était nécessaire pour lui faire goûter ensuite, avec plus de plaisir, les douceurs d’être aimé. Les plus belles se servaient de cet innocent artifice pour engager plus fortement leurs amants, mais la seule Lupanie était ennemie de toutes ces adresses. Elle avouait ingénument que rien ne lui était si incommode qu’un amant qui