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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/102

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


ÉTONNEMENT CAUSÉ PAR LES DAMES DE VENISE

J’observe et je suis stupéfait que toutes les femmes,
Qu’elles soient de basse ou de haute condition,
Par gentil caprice ou par ambition,
Ne reçoivent pas le duc d’York dans leurs moniches.

Même si baiser n’était pas une bonne chose,
Le faire avec un Duc, c’est une noble action,
Et celle qui ne profite pas de cette occasion,
Je lui dis, elle est une coïonne.

J’estime encore qu’outre qu’il est le frère
D’un Roi puissant, c’est un tout jeune Duc,
Chez qui l’oiseau doit toujours bien bander.

Où pourraient-elles trouver plus grand plaisir ?
Sans compter celui de dire ensuite à tel et tel :
« J’ai été travaillée par un cas de Prince. »


ÉLOGE DU PRINCE

J’estime fort ce Duc, pour les nombreuses,
Grandes et belles qualités qu’il possède ;
En générosité il ne cède
À n’importe quel Prince et Souverain qui soit.

De la musique il est vraiment amoureux,
Lui-même il s’en acquitte en maître,
Et dans sa grandeur se voit bien
La courtoisie briller toujours constante.

Il récompense le beau et le vilain,