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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/125

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Digne de louange et digne d’une couronne !
C’est bien autre chose que cette bougresse de moniche !
D’ailleurs tout le monde,
Princes, Prélats, Cardinaux,
Tous mettent dans le cul leur machin :
Il n’y a que les serins
Pour aller en moniche, et les pauvres faquins :
Tous les autres bulgarisent comme des assassins.


L’AUTEUR VOUDRAIT CHANGER DE VIE

J’ai une grande envie de prendre mon vol
Au-dessus de la fange de toutes ces saletés,
D’envoyer la moniche à la potence,
Et de me faire inscrire au rôle des dévots.

Je voudrais m’enfermer dans une grotte, rien
Que pour ne plus voir circuler ces salopes
Qui, insatiables et goulues comme les Orques
Aux hommes font casser le cou.

Je voudrais me désister du mauvais usage
Que je fais nuit et jour de ces cavales,
Avant qu’elles ne me jettent en quelque trou ;

Mais je me sens un poids sur les épaules,
Et j’ai grand’peur de ne pouvoir m’enlever
Si Celui qui peut tout ne me donne des ailes.