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INTRODUCTION

Et ne pût également avoir la gloire
De dire qu’avec elle aussi il s’en allait en moniche,

Grâce à certaines vieilles Harpies,
Pour faire qu’avec d’autres il n’allât point,
Elle étudia cette sorte de sorcelleries.

Que le Sultan eût-il beau se le manier
Quand il voudrait enclouer d’autres filles,
En aucune manière il ne lui dressât

Et que seulement il devint dur,
Quand lui viendrait la fantaisie
D’enclouer le gros calibre de la Sultane.

*

Lorsque de la Baffo les trahisons
Le sultan a découvert, il n’y eut plus moyen
Qu’il voulût plus jamais aller dans son vase,
Encore bien qu’il y eût éprouvé de grands contentements.

Elle eut beau lui faire des caresses,
Il ne se laissa plus jamais persuader ;
Il commença à flairer les esclaves,
Et abandonna ses premières amours.

Pour voir si la sorcellerie faisait son effet,
Il se mit à baiser en désespéré,
Et aussi, je crois, pour lui faire dépit.

À force de tant baiser il se rendit malade,
Et, pour essayer si son cas se tenait droit,
Il y alla de si bon cœur, qu’il en creva.

Elle a toujours régné,
Non seulement sur le Sultan son mari