Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Mais le plus affreux, le plus terrible de cet endroit,
C’est que jamais on n’y peut foutre.

POUR LE MÊME

« Oh ! elle tire en longueur cette coïonnerie !
« Quand est-ce que je sortirai de prison ?
« Dois-je y rester à tout jamais, comme un coïon,
« Sans avoir la compagnie d’une moniche ?

« Ah ! fichtre ! ceci passerait la cruauté,
« De voir mon oiseau, dans un petit coin,
« Frémir et délirer comme fait un lion,
« De ne pouvoir enfiler qui je voudrais.

« À quoi sert d’avoir une clef
« Quand on ne peut se procurer la serrure ?
« Ainsi suis-je sans moniche, ayant un cas.

« C’est pour moi un supplice trop pénible.
« N’ayant pas la moniche, je me manuélise
« Et engraisse les souris de mon produit. »


À UN AMI SIÉGEANT AU TRIBUNAL

Maintenant que vous êtes de ce tribunal
Où vous pouvez me faire mon procès,
Je ne suis pas si coïon que de vouloir
Plus jamais vous parler de moniche et de cas.

Je ne veux pas, quand vous siégerez pontificalement,
Que vous me fassiez appeler à la Boussole ;