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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/217

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Cette foutaise me donnerait à réfléchir
Beaucoup plus qu’une excommunication Papale.

Non, non, je ne veux pas souffrir ; dorénavant
Je vous conterai que je dis mon chapelet,
Et que je mène la vie que mènent les Saints ;

Et s’il arrive que quelque bougresse d’engeance
Me fasse donner citation devant vous,
Sachez que je ne vais pas ailleurs qu’en moniche.


À UN ASSISTANT DU SAINT-OFFICE

Considérez avec votre haute raison,
Quelle solennissime sottise a faite
Notre sérénissime République,
En admettant chez elle le Saint-Office.

Elle n’a pas bien vu le préjudice
Que causera cette révérendissime union,
En faisant que tant d’innocentissimes gens
Tomberont instantanément dans l’abîme.

Pourtant l’avaient bien vu tant de rois Chrétiens,
Qui n’ont jamais voulu de ces jongleurs,
Et avant tous autres les rois de Naples.

Ils avaient bien compris que ces fourbes
Ne peuvent que causer à l’État de grands dommages,
Surtout si leurs Assistants sont des coïons ;
Mais vous êtes du nombre des bons ;
Vous savez, à qui voudrait trancher du maître,
Lui montrer les dents, puis lui tourner le cul.