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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/221

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

La précieuse ancienneté,
La vanité de l’amour,
La majesté des Patriciennes.

Il faut enfin se désensorceler,
Et se guérir de la gale d’amour ;
C’est une honte que de devenir
Une charogne pour les Dames.

Allons, laissez la vie amère
Que vous fait la Dame fière et avare,
Et pour mener plus joyeuse vie,
Empoignez-moi une Bourgeoise.


SUR LA MODE DES MULES

Quelle diablesse de mode est-ce là,
De se promener en mules dans les rues,
Mes chères Dames ? qui vous a mis en tête
Cette solennelle sottise, cette chierie ?

Moi, la chose me semble assez gênante,
Et pour le dire net, c’est une bêtise ;
Chacun vous regarde, rit, et demeure stupide,
Que le décorum ainsi s’en aille à vau-l’eau.

Que croyez-vous donc faire, avec ces mules ?
Vous faire peut-être suivre de bons coïons
Qui vous rendront une politesse sous les jupes ?

II y en aura sans doute ; moi non, par Dieu !
Ce qui me plaît, c’est bon cul, bons tétons,
Et un pied dans bon escarpin, qui ait du goût.