À UNE FEMME QUI SE COUVRAIT LA POITRINE
Quelle bougresse de mode est celle
Qu’ont adoptée les Dames, aujourd’hui,
De ne vouloir se promener la poitrine nue,
Quand c’est une si jolie partie du corps !
La femme qui n’en a pas a raison,
Comme celle qui autrefois en avait
Et chez qui elle est toute fondue en brouet ;
Celle-là fait bien de baisser dessus la toile.
Mais vous, chère maîtresse, vous qui avez
Deux jolis tétins, frais comme des roses,
Qui font bondir le cœur quand vous les montrez,
Pourquoi les porter si respectueusement ?
Allons, ôtez-moi vite ces chiffons,
Et gardez-les pour les parties honteuses.
L’AUTEUR ENSEIGNE AUX DAMES À SE FAIRE RESPECTER
De noir vêtues vont nos Dames,
De noir vêtues vont les bourgeoises,
En robes de taffetas garnies de dentelles ;
De même s’habillent cantatrices et ballerines,
De même s’habillent celles qui meurent de faim ;
On ne distingue plus Dames ni roturières,
Toutes veulent s’habiller de noir, soie ou laine,
Taffetas à dentelles portent les concubines.