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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/240

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Sans doute Erostrate, pour avoir fait
Dans ce but cette grande coïonnerie,
S’est immortalisé, mais immortalisé fou.

De même ce poétastre, pour le fait
D’avoir écrit un sonnet si mal tourné,
Sera immortel, mais immortel coïon.


CONTRE-RÉPLIQUE

« Je ne suis pas un coïon, cher signor Baffo,
« Les coïons n’écrivent pas comme moi ;
« N’essayez pas de me larder, vous m’entendez,
« Je vous ferais, par Dieu ! cracher salé.

« Sachez-le bien, je suis avare de mon temps,
« Et n’ai pas habitude de le perdre de la sorte ;
« Si vous le vouliez, je vous ferais par jour
« Plus de dix de pareils sonnets, sans me vanter.

« Mais puisque je suis un coïon, comme vous dites,
« Par ces vôtres bougresses de balivernes
« Vous confessez d’être un viédaze.

« Je vous assigne place entre les têtes de nœuds,
« Car, à décider du cas, il n’est point
« De meilleur juge que les couillons. »


RIPOSTE DE L’AUTEUR

Si vous n’étiez mon ami, signor plaisantin,
Je voudrais vous fesser comme un marmot ;