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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/241

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Mais je ne veux pas me commettre avec un bouffon
Qui parle en ignorant et en viédaze.

En quoi prétendez-vous avoir raison,
Vous qui vous montrez si bravache ?
Venez un peu à l’écart, messire poltron,
Je vous bâtonnerai comme un Paillasse.

Durant ce mois de mai ne faites plus de sonnets,
Nous sommes hors du temps où l’on a la rage,
Et abandonnez colères et jalousies ;

Puis n’allez plus vous promener aux Étendards,
Où pour une pièce de cinq sous et deux gâteaux
Vous êtes habitué de vous faire bulgariser.


CONTRE-RIPOSTE

« Comme celui qui dans l’Enfer est condamné
» À souffrir de la faim, et qui a devant lui
» Un dîner de Roi : quand il est pour manger,
» Tout fiche le camp, et il reste coïonné ;

» Ainsi quand le Baffo ira par là,
» Et j’espère en Dieu l’y voir aller bientôt,
» Un beau cul et une moniche faisant la paire
» Il aura devant lui en étalage.

» Avec un cas de Moine Franciscain,
» Plein de luxure, gonflé de rage,
» Il leur sautera dessus comme un chien ;

» Mais quand il sera pour le mettre dedans,