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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


ÉTAT D’INNOCENCE

Il fut un temps où les hommes étaient autant de bêtes,
Sans gouvernement et sans religion ;
Il n’y avait ni maîtres ni servantes.
De la bouche ils s’arrachaient les morceaux,

Nul ne savait labourer la terre,
Faire un pourpoint ni un jupon,
Et pour se défendre d’un larron,
Il n’y avait ni murs ni fossés.

Qui a réuni tant de monde en société ?
Nul ne sache que cela soit tombé du Ciel :
Ce n’est ni Orphée, en sonnant de la lyre,

Ni l’amour de l’ami ou du frère,
Ni la force, ni la crainte ; savez-vous qui ce fut ?
Ce fut la Moniche, de compagnie avec l’Oiseau.


ÉLOGE DES TÉTONS

Chers Tétons, vous êtes l’unique et seule
Partie qui le mieux ressemble au fessier ;
Vous êtes ces collines délicates
Où, au mitan, s’ils peuvent, volent les Oiseaux.

Vous êtes cette belle vue qui console,
Car vous paraissez proprement la voie lactée :
Bien heureux qui sur vous met les pattes,
Car il fond comme cire au feu !

Oh ! chers beaux attraits de la Femme !