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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/43

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Pour écarter la portière
Et introduire chez ses Patronnes.

La règle inflexible est établie,
Si vous allez là le matin,
De commander le chocolat
Pour la blonde et la Tonina.

Après dîner ou le soir,
La Rosalia et les sorbets :
Et une sorbetière n’y suffit pas,
Non plus que six soucoupes !

Il faut quatre, cinq ou six cafés,
Pour les gens de la maison,
Et peut-être bien plein un cabaret
De pandoli[1], pour qu’ils se taisent.

Quand vous aurez pourvu à cela,
Et c’est chose nécessaire,
Toutes gentilles, toutes joyeuses,
Elles vous invitent à changer d’air,

Et un tantinet se promenant,
Un tantinet se mettant à courir,
Elles vous mènent en folâtrant
Quelque part, au fond de la cour ;

Là est un petit casino
Solitaire, mais spacieux,
Qui semble fait dans le seul but
D’ébats luxurieux.

  1. Sorte de gâteaux.