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  DE MAHOMET. 181

ſon Prophete a prohibe, & qui ne jugent pas ſelon la loy de verité qui a eſté enſeignée à ceux qui ont cy-devant receu la loy eſcrite ils aiment mieux payer le tribut que de ſe convertir, enquoy ils ſont mespriſables. Les Juifs ont dit que le Fils de Dieu eſt tres-Puiſſant, les Chreſtiens ont dit que le Meſſie eſt Fils de Dieu, leurs paroles ſont ſemblables aux paroles des infidelles qui les ont precedez, mais Dieu leur donnera la malediction ; conſidere comme ils blasphement, ils adorent leurs Docteurs & leurs Preſtres, & encore Meſſie Fils de Marie qui leur à commandé de n’adorer qu’un ſeul Dieu, il n’y à qu’un ſeul Dieu : loue ſoit Dieu ! il n’y a rien d’esgal à luy : ils veulent eſteindre la lumiere de Dieu par leur bouche, mais il ne le permettra pas, il la fera paroiſtre encor qu’il ſoit faſcheux aux infidelles. Il a enuoye ſon Prophete pour conduite le peuple au droict chemin, pour preſcher ſa loy de verité, & pour la faire paroiſtre par deſſus toutes les autres loix du monde contre la volonté des Idolaſtres. O vous qui croyez veritablement, pluſieurs d’entre les Docteuts & d’entre les Preſtres mangent inutilement le bien du peuple, & le deſtournent de la Loy de Dieu ; annoncez à ceux qui teſoriſent & qui ne font point de despenſes en œuvres pies, qu’ils reſſentiront de grands tourmens au jour que le feu d’Enfer ſera allumé ſur eux, il leur bruslera le front, les coſtez & le dos : on leur dira, voila les richeſſes que vous avez teſoriſees pour vos ames, gouſtez le fruict des trelors que vous avez amaſ-