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Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/286

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180 L’ALCORAN.  

cours ny qui le conduiſe ? Croyez vous qu’ils fuſſent eſveillez ? aſſurément ils dormoient & ſe tournoient tantoſt ſur un coſté tantoſt ſur l’autre, conſidere comme leur chien eſtendoit ſes pieds dedans cette vieille habitation de pierre, ſi quelqu’un fut entré vers eux il les auroit fait fuïr, & les auroit effrayez. Enfin nous les avons reveillez ; & ont demandé l’un à l’autre en quel lieu ils eſtoient, & combien de temps ils y avoient demeuré, un. d’entr’eux a reſpondu qu’ils y avoient ſejourné un jour ou deux, alors ils dirent tous ; Dieu ſçait le temps que nous y avons ſejourné, envoyons un de nous à la ville avec de l’argent pour acheter du pain & de la viande, qu’il ne ſoit pas trop craintif, & qu’il ne ſe faſſe cognoiſtre à perſonne, ſi nous ſommes cognus, ils nous tueront où nous contraindrons de ſuivre leur Religion, en quoy nous ſerions eternellement malheureux ; Ainſi nous avons ſouſlevé le peuple contr’eux, afin qu’il cognoiſſe que ton Seigneur eſt veritable, lorſqu’il a dit qu’il fera reſſuſciter les morts, la reſurrection eſt indubitable, neantmoins les infidelles diſputent entr’eux de l’hiſtoire des dormans, & diſent qu’ils avoient baſty un lieu ſecret pour ſe retirer, Dieu en ſçait la verité. Les vray-croyans croyent qu’ils n’avoient point fait de baſtiment, les infidelles diſent qu’ils eſtoient cinqſ & que leur chien eſtoit le ſixieſme, ils en parlent par opinion, mais les vray-croyans diſent qu’ils eſtoient ſept & que leur chien eſtoit le huictiéme :