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290 L’ALCORAN.  

a dit, Seigneur, comme auray-je un fils ma femme eſt ſterile & je ſuis trop vieil ? On luy a reſpondu, la choſe ſera comme je te l’a dis, elle eſt facile à ton Seigneur qui t’a creé ; il a dit, Seigneur donne moy, quelque ſigne de la groſſeſſe de ma femme ; il luy a dit, tu ne parleras de trois nuits ; alors il eſt ſorty de ſon oratoire, & a fait ſigne au peuple de faire leurs oraiſons ſoir & matin, O Jean comprens l’eſcriture avec affection[1], Nous luy avons donné dés ſon enfance les ſciences, la clemence, la charité, la pieté, l’affection envers les pere & mere, & non pas la violence & la deſobeïſſance, Nous avons beny le jour qu’il eſt né, le jour qu’il mourra, & le jour qu’il reſſuſcitera. Souviens-toy de ce qui eſt eſcrit de Marie, elle s’eſt retirée du coſté du Levant, en un lieu eſloigné de ſes parens, et a pris un voile pour ſe couvrir, nous luy avions envoyé noſtre Eſprit en forme d’homme, elle en a eu peur & a dit, Dieu me preſervera de toy ſi tu as ſa crainte devant les yeux ; il luy a dit; ô Marie je ſuis Meſſager de Dieu ton Seigneur qui te donnera un fils agiſſant & prudent ; elle a reſpondu, comme auray-je un enfant ſans attouchement d’homme, je ne veux pas eſtre impudique ; il a dit, La choſe ſera comme je te l’a dis, elle eſt facile à ton Seigneur, ton fils ſera une marque de la toute-Puiſſance de Dieu & de ſa grace ſpeciale envers ceux qui croiront en ſa divine Majeſté : elle devint groſſe, & ſe retira quelque temps en un lieu eſloigné du peuple où elle ſentiſt les douleurs de l’accouchement au pied d’un palmier,

  1. Voy Kitab el tenoir.