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  DE MAHOMET. 297

tourmenter, mais pour l’enſeigner au gens de bien. Il t’a eſté envoyé par celuy qui creé la Terre & les Cieux, le miſericordieux eſt aſſis ſur ſon troſne, ce qui eſt au Ciel & en la Terre, ce qui eſt ; entr’eux & ce qui eſt deſſouz la Terre luy appartient : Il ſçait tes penſées, il ſçait ce que tu tiens ſecret & ce que tu manifeſte. Dieu! il n’y à qu’un ſeul Dieu tous les beaux noms du monde luy ſont deubs. Sçais-tu l’hiſtoire de Moyſe ? Lorſqu’il a veu le feu il a dit à ſa famille, arreſtez-vous icy, je voy un grand feu, je vous en apporteray une eſtincelle, & trouveray en luy le droict chemin lorſqu’il s’en eſt approché on luy a dit, ô Moyſe je ſuis ton Seigneur, deſchauſſe tes ſouliers, tu és en la ſainte valée de Toï, je t’ay eſleu entre mon peuple, eſcoute ma parole & reçois mes, inſpirations, Je ſuis Dieu, il n’y a point de Dieu que moy, adore-moy ſeul, & faits tes prieres ainſi qu’il eſt ordonné, l’heure s’approche inconnue au monde que je recompenſeray & chaſtieray chacun ſelon ſes œuvres, garde que les impies ne te dévoyent du droict chemin, ſi tu ſuis leur appetit tu ſeras perdu, ce n’eſt pas ce que tu m’as juré : Il a reſpondu, Seigneur, je me rangetay à toy, & m’appuyeray ſur mon baſton, j’en frapperay les fruicts des arbres pour les faire tomber ſur mon troupeau, j’ay encor une autre façon de nourrir mes oüailles avec ce baſton, je m’en ſerviray pour les deffendre & garder de mal ; Dieu luy a dit, ô Moyſe jette ce baſton en terre, voila un ſerpent, il marche, prends le, & n’en aye pas de peur,