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298 L’ALCORAN.  

je le feray retourner en ſon premier eſtat ; Retire ta main & la mets ſouz ton bras, elle deviendra blanche & luiſante ſans mal & ſans douleur, elle ſera une marque tres-aſſeurée de mon unité, je te feray voir les miracles de ma toute-Puiſſance, va vers Pharaon il eſt en une tres-grande erreur, & eſt devoyé du droict chemin : Moyſe dit, Seigneur, reſjoüy mon cœur & facilite ma miſſion, deſlie le nœud de ma langue afin qu’ils entendent mes paroles, donne moy Aaron pour m’aider en cette occurrence, afin que je te loüe & que j’exalte hautement ta gloire, tu és ſeul noſtre protecteur ; Dieu dit, ta priere eſt exaucée, nous t’avons fait grace une autrefois lors que nous avons inſpiré à ta mere de te mettre dans un coffre, & de rejetter ſur la riviere du Nil, l’eau t’a jetté au rivage où Pharaon t’a retiré, je t’ay fait aimer de luy pour avoir du ſoin de mon peuple ; lors que ta ſœur cherchait nouvelle de ce que tu eſtois devenu, elle diſoit, qui nous conduira où il eſt ? qui nous conduira vers celuy qui le garde ? nous t’avons renvoyé à ta mere pour arreſter ſes pleurs & mettre fin à ſon affliction. Tu as tué un homme, nous t’avons deſlivré de la main de tes ennemis, & avons eſprouvé ta perſeverance, tu as demeuré quelque temps avec les habitans de Madian, apres ce nous t’avons envoyé pour preſcher nos commandemens, j’ay fait eſlection de toy, va avec ton frere vers Pharaon, & ne mens pas en parlant de moy, il eſt devoyé du droict chemin, parlez luy tous deux avec dou-