Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/456

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
450 L’ALCORAN.  

le peuple de Noé, d’Aad, de Temod, & ceux qui, ont eſté apres eux, Dieu ne veut pas faire d’injuſtice aux hommes, j’apprehende pour vous le jour du Jugement, jour auquel vous reſſuſciterez avec peur de rendre compte de vos actions, celuy que Dieu devoyera ne trouvera perſonne qui le conduiſe. Certainement Joſeph eſt cy-devant venu avec des inſtructions claires & intelligibles ; neantmoins vous en avez doutez juſques à ſa mort ; & avez dit qu’apres luy Dieu n’envoyera point de Prophete ſemblable à luy, ainſi Dieu devoye les meſchans qui doutent de ſa loy, il hay ceux qui en diſpoſent ſans raiſon, ils ſont abhorrez de ceux qui croyent en ſa divine Majeſté ; Ainſi Dieu endurcy le cœur des orgueilleux & des tirans. Pharaon a dit à Haman[1], faits moy baſtir un haut Palais, peut-eſtre que j’arriveray aux Cieux & ; juſques au Dieu de Moïſe, je crois qu’il eſt un menteur ; ainſi Pharaon s’s’eſt delecté en ſes mauvaiſes actions, il s’eſt devoyé du droict chemin, & toute ſa conſpiration n’a eſté que ſa ruine. Celuy de ſa maiſon qui eſtoit vray-croyant a dit. O peuple, ſuivez-moy, je vous conduiray au droict chemin, les biens de la terre paſſent legerement, & les biens du Ciel ſont eternels, qui mal fera, mal trouvera, celuy qui fera bien homme ou femme croyant en Dieu, entrera dans le Paradis, où il ſera enrichy de toute ſorte de biens ſans compte. Pourquoy me conviez vous de me precipiter dedans le feu d’Enfer, puiſque je vous exhorte à voſtre ſalut ? vous me conviez d’eſtre impie &

  1. Haman eſtoit le Lieutenant general de Pharaon. Voy Gelaldin.