Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/93

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  DE MAHOMET. 85

ma loy, c’eſt aſſez que j’en ſois teſmoin. Celuy qui obeyt au Prophete Apoſtre de Dieu obeit à Dieu, s’ils font deſobeiſſans tu n’és pas envoyé pour eſtre leur tuteur ; Ils diſent qu’ils ne veulent obeyr, & lors qu’ils ſont éloignez de toy, pluſieurs d’entr’eux couvent en leur cœur autre choſe que ce qu’ils ont dit, mais Dieu eſcrira leurs pensées, & les abandonnera, reſigne toy en Dieu, & ſois content qu’il ſoit ton protecteur ; Ne mediteront-ils pas l’Alcoran ? s’il eſtoit envoyé d’autre part que de la part de Dieu, ils y trouveroient pluſieurs contradictions. Lors qu’il leur eſt venu quelque aſſurance de la victoire, ou quelque peur d’eſtre vaincus, ils l’ont publié encore qu’ils ayent tout remis ſur le Prophete, ſur les ſçavans d’entr’eux, & ſur ceux qui ont obey au Prophete, qui ſçavoit ce qu’il faut publier, & ce qu’il faut tenir fecret ; ſi la grace de Dieu n’euſt eſté avec vous & ſa miſericorde, vous euſſiez ſuivy le Diable. Combat pour la loy de Dieu, n’employe que ta perſonne[1], & ne te ſoucie pas ſi les vray croyans ſont ſans armes, la miſere des impies ne finira jamais, Dieu augmentera leur malheur, & accroiſtra la punition de leurs crimes, qui bien ſera, bien trouvera, & qui mal fera, mal trouvera, Dieu prend garde à tout. Lors qu’on vous ſaluëra rendez le ſalut avec honneur & affection, Dieu met tout en compte. Dieu ! il n’y a qu’un ſeul Dieu, il vous aſſemblera tous au jour du Jugcmeut, il n’y a point de doute en cela ; qui eſt plus veritable en ſes paroles que

  1. Voy Kitab el tenoir.