Page:L’Algèbre d’Omar Alkhayyami.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
- xix -


donc qu’on accordera peut-être aussi quelque intérêt aux solutions qu’ils ont données du second.

Je l’espère d’autant plus, que ce petit traité réunit, d’une manière singulière, plusieurs noms des plus célèbres qui ont illustré l’astronomie et les mathématiques orientales, tels que ceux d’Alqoûhî, d’Albîroûnî, de Thâbit Ben Korrah. Pour ne pas trop dépasser les limites prescrites à la publication présente, et pour rendre compte, en moins de dix pages, de ce qui en occupe trente-six dans le manuscrit arabe, j’ai été obligé de supprimer, dans cet extrait, tout ce qui n’était pas essentiel, tout ce à quoi le lecteur peut facilement suppléer lui-même.

On verra encore, dans les deux dernières sections de l’addition E, que les Arabes ont ramené la construction de l’ennéagone inscrit au cercle à une équation cubique ; et qu’ils ont construit le côté de l’heptagone inscrit au cercle au moyen de l’intersection de deux coniqμes.

En comparant entre eux les traités de Mohammed Ben Moûça et de Behà Eddin, Colebrooke était arrivé à la conclusion (Algebra of the Hindus. Dissertation, p. lxxx), que l’algèbre était restée à peu près stationnaire entre les mains des musulmans. Ne serait-on pas également fondé à mettre en doute les découvertes d’Apollonius, d’Archimède, de Diophante, parce que ni les Éléments d’Euclide, ni les « Noces de la philologie et de Mercure » de Marcianus Capella, ne nous font connaître les plus beaux monuments qu’ait laissés la géométrie grecque ?

Non, les mathématiques ne sont pas restées stationnaires en Orient depuis Mohammed Ben Moûçâ jusqu’à Behà Eddîn ; elles ont pris, à une époque intermédiaire, un essor et un développement dignes d’une véritable admiration. Les morceaux qui font l’objet de la publication présente sont choisis parmi les travaux de cette époque, et je m’estimerais heureux si on trouvait que leur contenu justifie réellement le jugement que je viens d’émettre.


Paris, le 10 juillet 1851.