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L’ANARCHIE PASSIVE

vie sur la terre, un esprit philosophique doit remarquer que ce combat est, au commencement, d’un ordre purement matériel : tout y dépend de la force physique et par conséquent les différentes formes animales se voient forcées de se rassembler en groupes plus ou moins nombreux pour pouvoir mieux se défendre contre des ennemis communs, pour pouvoir mieux se protéger contre des dangers communs. Cette communauté d’action, cette synergie, a été le fondement de la vie sociale sur la terre et non seulement parmi les hommes, mais aussi parmi les diverses espèces animales, parmi les abeilles, les fourmis, les sauterelles, parmi les oiseaux de passage, parmi les moineaux, les corbeaux, parmi les différents quadrupèdes vivant en troupeaux et ayant un chef, etc.

Mais la vie sociale, chez les différentes espèces du règne animal, est restée stationnaire, sans changements, tandis que, dans l’humanité, elle nous présente une évolution successive ; et cette différence, quelques auteurs, entre autres le célèbre psychiatre et penseur Maudsley, l’ont expliquée par ce fait que les animaux ne pou-