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Page:L’Anarchie passive et le comte Léon Tolstoï.djvu/111

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L’ANARCHIE PASSIVE

Eh bien ! en revenant à la question de la vie sociale sur la terre, je dois dire que je ne puis pas accepter cette hypothèse d’un élément social mystique, dont la quantité même serait limitée à ce point, que l’humanité l’aurait absorbé en totalité. Il me paraît au contraire que la fixité immuable de la vie sociale chez les animaux s’explique beaucoup plus naturellement par ce fait, que chez eux la vie sociale est restée presque exclusivement appliquée aux besoins physiques de la vie, c’est-à-dire aux besoins de la défense mutuelle, de la génération et de l’alimentation ; de sorte qu’ils n’ont réalisé la division du travail que dans le degré nécessaire pour la satisfaction des besoins physiques ; ainsi, les mâles des alouettes chantent, tandis que les femelles demeurent accroupies sur les œufs à couver, etc. ; partout, dans le règne animal, la vie sociale avec la division du travail n’a en vue que les exigences de la vie physique.

Dans l’humanité, au contraire, le milieu social, fondé à l’origine dans un but de défense, de communauté d’action, c’est-à-dire en vue de la synergie, s’est bien vite changé