Page:L’Anarchie passive et le comte Léon Tolstoï.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tandis que dans le bon vieux temps on les traitait au moyen des coups, des fustigations, au moyen des chaînes et de toutes sortes de procédés pénibles et douloureux.

En Angleterre, par exemple, un personnage aussi intelligent et bon que sir Thomas More ordonnait de fouetter publiquement tout sujet reconnu pour fou ; dans toutes les provinces de ce pays, des citernes bien profondes et toutes remplies d’eau, qu’on appelait bowsening-places, étaient destinées au traitement des maladies psychiques ou nerveuses, par exemple de l’épilepsie. Les malades étaient brusquement plongés dans ces citernes, et on les tirait dans tous les sens jusqu’à ce que leurs forces fussent complètement épuisées ; après quoi on les sortait de l’eau et on les transportait dans l’église pour les exorciser. En même temps les hystériques, les neurasthéniques de nos jours étaient alors jugés et brûlés comme sorcières et sorciers, de sorte qu’en Allemagne seulement, on a brûlé plus de 100 000 personnes en un siècle ; au lieu de la Salpêtrière les siècles passés n’avaient que le bûcher pour les pauvres dégénérés.