Page:L’Anarchie passive et le comte Léon Tolstoï.djvu/152

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de la vie sociale, car la négation de toute lutte, de toute guerre doit nécessairement se résoudre en négation de la vie sociale, puisque sans lutte, comme nous l’avons dit plus haut, il n’y a pas d’évolution, il n’y a pas de vie possibles. D’un autre côté, le rétablissement de la lutte physique avec ses mobiles tout personnels, tout égoïstes, et par conséquent antisociaux, tend à anéantir tout ce que l’humanité a conquis pendant les dix-huit siècles de l’époque chrétienne.

Que ces deux tendances opposées constituent les deux faces de la déchéance ou de la dégénérescence de l’humanité, — cet autre fait bien connu le corrobore : — chaque fois que les phénomènes de la dégénérescence humaine commencent à se multiplier dans une communauté quelconque, on y observe simultanément un accroissement effrayant dans le nombre des suicides, et la prédominance de ces maladies nerveuses qui se caractérisent avant tout par une peur lâche de la mort ; de sorte que, tandis que les uns se donnent volontairement la mort au plus petit insuccès, au premier obstacle opposé à l’ac-