Page:L’Anarchie passive et le comte Léon Tolstoï.djvu/58

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VII

Mais peut-être le comte Tolstoï a-t-il raison, et ce qui est nécessaire pour les différents animaux, pour les abeilles et pour les fourmis, n’est-il pas digne de l’homme ? Peut-être a-t-il raison d’estimer que la religion la plus sublime, c’est-à-dire le vrai christianisme, doit être antisociale ; peut-être l’homme est-il fait, non pas pour vivre dans la société de ses semblables, mais, au contraire, pour vivre seul, pour vivre d’une vie toute personnelle au lieu de la vie sociale ?

Or, l’histoire de tous les âges et de tous les peuples nous montre juste le contraire, elle nous montre que partout où l’homme se sépare de ses semblables, il apparaît dans toute sa faiblesse, dans toute sa petitesse ; l’histoire nous montre que partout et toujours les grands